Alimentation et émotions : quels liens ? 

L’alimentation et les émotions sont intimement liées. Lorsque l’on est stressé, en colère, triste, on ne mange pas de la même façon que lorsqu’on est calme et bien dans sa peau. En effet, les événements de la vie sont les principaux responsables de nos sautes d’humeur et de notre façon de manger. Parlons-en.

Vous avez dit saute d’humeur ?

Lorsque l’on parle de saute d’humeur ce n’est pas du tout péjoratif ! Prenons l’exemple des femmes et du syndrome prémenstruel. 80 % des femmes souffrent de ce syndrome, c’est énorme ! Pendant plusieurs jours, certaines d’entre elles peuvent avoir le moral dans les chaussettes et auront tendance (pour la plupart) à compenser leurs fringales par des apports sucrés ou salés. Nos émotions et notre alimentation sont donc assurément reliées.

Qu’est-ce qu’une émotion ?

Avant de parler des aliments qui peuvent influencer nos émotions, rappelons ce qu’est une émotion : c’est tout simplement un état affectif intense. Il y a plusieurs catégories d’émotions, en psychologie la plupart du temps on fait état de 6 catégories : la joie, la tristesse, la colère, la surprise, la peur et le dégoût. 

Mais d’autres psychologues pensent qu’il en existe beaucoup plus, c’est le cas de 2 psychologues de l’Université de Californie qui remettent en question l’existence de 6 émotions fondamentales. Ils pensent qu’il en existeraient au moins 27 ! Rien que ça ! Selon eux, on pourrait ajouter aux émotions : l’admiration, l’adoration, le malaise, ou bien encore le désir sexuel.

Quoiqu’il en soit nos émotions guident souvent nos choix alimentaires. Des émotions négatives comme la tristesse peuvent nous faire choisir de tomber sur des aliments sucrés (le sucre a un effet calmant et antidépresseur), ou salés et gras comme des chips. Chez d’autres personnes, la réaction sera au contraire la privation. On va sauter un voire plusieurs repas. En tout cas, ce que l’on remarque c’est que les comportements alimentaires ne sont pas tous les mêmes selon les individus.

Les mécanismes neurologiques connus

  • Les glucides augmentent le taux de tryptophane, un acide aminé qui contribue à la production de la sérotonine, un neurotransmetteur essentiel qui assure la communication entre nos neurones et qui régule l’humeur. Si l’on vient à manquer de sérotonine, des symptômes psychologiques peuvent apparaître tels que l’anxiété, l’agressivité, les crises de panique ou bien encore la fatigue mentale. 

  • Les aliments riches en protéines augmentent le taux de tyrosine, un acide aminé qui est précurseur de la dopamine. La dopamine c’est comme la sérotonine, un neurotransmetteur qui influence également l’humeur. Le manque de dopamine peut entraîner une fatigue importante et une baisse de la motivation et de la concentration. Au contraire, quand les taux de dopamine sont trop élevés, cela peut entraîner des symptômes associés à la schizophrénie, une psychose complexe qui modifie la perception de la réalité.  

  • On vient de voir certains effets directs des aliments sur notre système neurologique mais il y a un autre point très important. Les aliments ont un impact indirect sur le cerveau aussi, via notre microbiote (les petits micro-organismes qui peuplent nos intestins). D’ailleurs, l’intestin est considéré comme notre deuxième cerveau. En fait, les micro organismes produisent ce qu’on appelle des métabolites qui agissent sur les neurotransmetteurs, puis, sur notre humeur. Un changement d’alimentation peut donc améliorer ou empirer notre humeur. 

  • Le cortisol encore appelé  l’hormone du stress, est davantage sécrétée quand la glycémie augmente. Ainsi, plus on mange de sucre, plus on augmente notre taux de cortisol et donc notre stress.  C’est donc un cercle vicieux, “je ne vais pas bien, je me jette sur un aliment sucré, j’augmente mon stress”. Pour étudier ces comportements, il existe une discipline assez récente appelée la psychiatrie nutritionnelle. Cette discipline permet de comprendre les mécanismes longtemps occultés au profit des effets de la prise de nourriture sur la santé. Maintenant on s’intéresse davantage aux conséquences sur les émotions et la santé mentale.

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